Son art

Dans la danse, il y a toujours un monde à découvrir. Ce n’est qu’en cherchant enseignementl’exactitude qu’on trouve le rythme de la vie contenu dans les mouvements humains, la grâce et l’harmonie.(F. Malkovsky )

La Danse Libre

(Extraits des écrits de Malkovsky )

La danse doit avoir sa source dans la vie même, tout comme le cri de la joie humaine.

dansePour danser, il faut avoir entendu le cri de joie pure des hommes et des oiseaux. Il faut avoir entendu le cri de joie de l’aigle, ivre de liberté, qui s’apprête à plonger dans l’abîme; son vol est l’expression même de l’infini. Il faut avoir vu les premiers sourires des enfants. Il faut avoir vu mourir les hommes et les oiseaux.

danse librePour danser, il faut avoir respiré de l’air après l’orage sur les hautes montagnes. Il faut avoir intercepté le mouvement de la flamme, de la lumière, des vents, des grandes forêts du Nord immenses et sombres comme des cathédrales, il faut avoir écouté le silence des steppes sous la neige.

danse librePour danser, il faut avoir suivi le mouvement des torrents et des rivières qui coulent vers la mer, il faut avoir vu les vagues de la marée montante, longues, très longues, s’avancer calmes, fascinantes et implacables, pour engloutir tout, puis se retirer, dans le même mouvement de long, long balancier.

dansePour danser, il faut avoir vu pousser les arbres, senti circuler la sève par les racines, par le tronc, les branches jusqu’aux feuilles dont l’humide haleine s’évapore, devient nuage, pluie, rivière, la mer. Il faut avoir senti le mouvement perpétuel des arbres, même quand il n’y a pas de vent, car les arbres vivants ont toujours leur mouvement, comme les plus profonds silences ont toujours leur musique.

Il faut avoir erré par mille chemins et sentiers, il faut surtout avoir suivi son chemin. »

Le mouvement  naturel

(Extraits des écrits de Malkovsky )

Que de fois n‘entendons-nous pas dire : « faites des mouvements naturels ! » Quoi de plus simple ?

Francine Gartner
Francine Gartner

Mais que veut-on dire par ce mot « naturel » ? Ceux qui manquent le plus d’élégance, le plus d’harmonie ne s’imaginent-ils pas faire des mouvements naturels ?
Le mouvement le plus spontané doit être basé sur une exactitude scientifique. S’il n’est pas indispensable d’analyser la beauté, la beauté néanmoins doit pouvoir supporter l’analyse.
Les mouvements de l’univers suivent certaines lois. L’homme aussi a des mouvements dont il a tout intérêt à suivre l’exactitude pour son équilibre physique et moral.
Le mouvement humain existe depuis toujours.
Il y a dans les  bons mouvements humains une base exacte, une parenté très proche de celle des autres animaux. Chaque bon mouvement a son rythme extérieur et intérieur exact et rappelle le plus souvent celui du balancier, ce qui est compréhensible si nous voulons vraiment exploiter la pesanteur du corps pour économiser l’énergie.

Nous discernons nettement ce mouvement de balancier combiné avec celui de la roue dans le mouvement du tigre, du chat, de la buse qui vole. Il n’a absolument rien de commun avec le pseudo-rythme des pas cadencés par lesquels on prétend enseigner le rythme.

Daniéle  Leroux
Daniéle Leroux

En cherchant l’économie du mouvement, nous nous apercevons que le bon mouvement est toujours continu, que les impulsions énergiques sont suivies ou précédées de mouvements aux muscles relâchés.

La SOUPLESSE dépend de l’économie, de la logique, de la musicalité du mouvement.
L’ELEGANCE est la plus haute simplicité, elle peut s’apprendre. »

La base du mouvement est la MARCHE qui est  une chute continue vers l’avant.  Cette chute , liée au déplacement du centre de gravité , entraîne les pas, rééquilibrant  le corps de façon réflexe. Le principe d’opposition des épaules qui entraînent les jambes permet le déroulement de la marche avec économie d’effort.

La respiration  s’imbrique de façon naturelle au déploiement, reploiement du corps. :

« Tout monte et descend, tout aspire et expire, tout s’équilibre par  oscillations compensées ».
(Hermès Trismégiste)

Deux grandes phases du mouvement , après l’appel, sont indissociables :

L’arc murmure à la flèche prête à jaillir :  » Ta liberté est la mienne »  R.Tagore.

Accumulation : compression de l’énergie, prise d’appui, mouvement centripète.
Libération : jaillissement des forces, mouvement centrifuge, ouverture.

Le répit qui s’ensuit permet le déclic du mouvement suivant :

De la fin d’un mouvement naît le mouvement suivant »
La colonne vertébrale est l’arbre de vie du mouvement »

Chaque bon mouvement, non mécanique, qui doit être la « confirmation externe de l’activité de l’âme »  possède  rythme,  expression  et beauté.

Le mouvement naturel est source de JOIE, parce que moyen de connaissance, il offre les possibilités de transformation, d’évolution personnelle. ( L.P.)